La prise de poste est à juste titre considérée comme une étape clé dans un parcours professionnel.

A n’importe quel stade de carrière ou niveau hiérarchique, la réussite des premiers mois dans un nouveau rôle est un défi aux multiples facettes : comprendre rapidement le nouvel environnement pour identifier les enjeux, asseoir sa légitimité, gagner la confiance de son entourage, apporter rapidement de la valeur ajoutée…. Voilà bien des chantiers qui mériteraient chacun 100% de votre énergie, d’autant plus qu’un bon démarrage peut faire la différence pour votre évolution et votre épanouissement dans l’organisation que vous venez d’intégrer.

En prenant un nouveau poste, vous avez probablement beaucoup jonglé avec votre emploi du temps, doutant sur la priorité à donner à chaque enjeu et essayant sans cesse de trouver l’équilibre parfait... qui n’existe pas !

Un coaching de prise de poste permet de prendre le recul sur la situation et éviter les

nombreux pièges « classiques », comme le fait d’arriver avec des idées déjà bien arrêtées sur la solution à appliquer (celle qui marchait dans votre ancien poste), ou l’envie de vous lancer au plus vite dans l’action.

Dans nos nombreuses missions d’accompagnement de prise de fonction, nous avons constaté qu’il y a un volet qui est régulièrement sous-estimé : celui des apprentissages. Nous disons bien apprentissages, au pluriel, car il y a plusieurs domaines à prendre en compte, en complément de celui qui est souvent le plus regardé / investi : celui de la dimension technique et opérationnelle du poste.

Bien évidemment, connaître les principaux clients et les performances des concurrents est primordial pour un nouveau Directeur Commercial ; s’approprier les méthodes et process de l’usine est indispensable pour le Directeur Industriel ; savoir évaluer le niveau de service d’une équipe après-ventes est vital pour le Directeur des Opérations ; et ainsi de suite. Mais cet apprentissage ne représente que la partie émergée de l’iceberg…

Dans un nouveau poste, d’autres éléments nouveaux doivent être appréhendés et maîtrisés, et ils ne mobilisent pas que la sphère intellectuelle, celle qui concerne les capacités d’analyse et la mémoire.

Il s’agit de planifier et structurer la montée en puissance dans les domaines relationnel, culturel et politique. Des domaines qui font appel à d’autres compétences, d’un niveau logique différent.

L’apprentissage relationnel consiste à consacrer du temps à établir et cultiver de nouvelles relations efficaces, à rencontrer toutes les personnes susceptibles d’aider (ou freiner) votre réussite, ainsi qu’à vous faire connaître pour investir pleinement le rôle qui était auparavant confié à quelqu’un d’autre.

Cette phase se travaille sur un temps plus long, et ne se limite pas aux contacts clés que l’on vous demande de rencontrer dans les parcours d’intégration classiques.

Elle inclut aussi le temps que vous consacrez à négocier et structurer le mode de

fonctionnement avec votre manager et éventuellement, avec votre N+2.

L’apprentissage politique (ou stratégique) n’est pas réservé qu’aux patrons du CAC 40.

Connaître et intégrer les réseaux qui comptent, savoir qui influence dans quel domaine, comprendre les liens informels qui sous-tendent l’organigramme officiel, peut s’avérer essentiel pour accélérer votre réussite et gagner de précieux soutiens pour vos projets.

L’apprentissage culturel concerne l’appropriation des codes et règles implicites du système dans lequel vous arrivez. Que ce soit pour une culture d’entreprise ou, à fortiori, une culture nationale si votre poste vous amène dans un nouveau pays, il est indispensable de maitriser les règles non écrites et les modes de fonctionnement (communication, partage des informations, pratiques collaboratives, etc.) locaux.

Une fois passée les 3-4 premières semaines, dès que vous pensez maîtriser la dimension « technique » du poste, l’erreur la plus commune serait de vous laisser monopoliser par les problématiques du quotidien et les réunions opérationnelles, négligeant de programmer des rencontres essentielles et des temps de réflexion pour travailler les autres domaines.

Dans ce cas, la meilleure métaphore reste celle de l’aquarium : posez d’abord les plus grosses pièces… il y aura toujours de la place pour glisser du sable !

Angela Lequenne